Arts Martiaux et MTC

Arts Martiaux et MTC

Les pratiquants d’arts martiaux le savent, les coups, ça fait mal. Même si l’on essaye de contrôler il peut y avoir des accidents et un poing est souvent plus résistant qu’un nez.

Voici une petite liste de choses à faire pendant ou après un entrainement au dojo «au cas ou».

Attention, ces petits trucs restent des «petits trucs», en cas d’accident important n’hésitez pas à faire le 15, et surtout appliquez le principe de précaution «Je ne sais pas, je ne touche pas».

Le saignement de nez :

Un petit truc qui marche plutôt bien si le nez a prit un petit coup et qu’il y a une hémorragie, c’est de pencher la tête en avant, car il vaut mieux que le sang coule dehors que dans le fond de la gorge. C’est ce que nous apprenons en passant un brevet de secouriste à la croix-rouge.

Maintenant, il suffit de rajouter trois petites tapes sur C7* pour stopper le saignement (ou le ralentir en cas de grosse hémorragie).

Les entorses :

Le concept de la douleur dans la médecine chinoise est brièvement expliqué dans l’équation suivante :

Douleur = absence de liberté de circulation du Qi ou du Sang (stagnation)

Un bleu qui fait mal c’est du sang qui ne circule plus, un gonflement suite à une entorse, ce sont les liquides physiologiques qui ne circulent plus, etc… Le premier réflexe que nous avons est souvent le «vite de la glace !!» or la glace est très utile pour conserver les choses dans un état statique.

Elle ralentit ou arrête la décomposition de la nourriture et des cadavres. La glace ne réduit que la première enflure et l’inflammation d’une blessure fraîche et réduit la douleur, mais elle à un coût : La contraction locale des vaisseaux sanguins et les tissus en les congelant. Elle inhibe la restauration d’une circulation normale. Le sang et les liquides se figent et stagnent, contractant et durcissant les liquides organiques. «Glacer» une zone lésée provoque une nouvelle contraction dans les muscles, les ligaments et les tendons qui sont déjà contractés en réaction provoquant une «surcontraction».

Celle-ci ralentit le processus naturel de guérison et empêche le retour de la circulation normale. Donc la glace soulage la douleur, mais peut aggraver la récupération. Dans ce cas là, que faire ?

*) Les points d’acupuncture d’urgence pour déplacer l’énergie, neutraliser la douleur et stimuler la circulation.

*) L’usage des ventouses et des saignées en local pour tirer et disperser sang et les liquides qui bloquent la circulation normale. Ce qui souvent, réduit immédiatement la douleur. (Attention, la pratique de la saignée en MTC n’a rien avoir avec la saignée médiévale ou l’on vous retire 1L de sang).

*) L’auto-massage avec pommade anti-coups, qui disperse le sang, réduit l’inflammation, et neutralise la douleur. Cela permet de retirer la stagnation des fluides et le sang de la région, en réduisant l’enflure. La pommade anti-coup Die Da Jui a été utilisée par des artistes martiaux pendant des siècles pour traiter une grande variété de blessures. Le baume du tigre «Blanc» est aussi un un bon exemple. (Attention ne jamais mettre du Rouge. Le blanc est de nature froide, le rouge chaude, pour réduire l’inflammation il faut du froid).

*) Refroidissement énergétique, cataplasmes et enduits qui réduisent l’inflammation mais aussi stimulent la circulation et aident les muscles et tendons à guérir.

*) Homéopathies ou poudres prisent par voie orale pour tonifier le sang et la circulation. (Toujours avoir de l’Arnica Montana 5ch).

Si les points 1 et 2 doivent être effectués par quelqu’un qui s’y connait, les autres points peuvent-être effectués par tout un chacun en auto-médication. D’ailleurs, l’auto massage est plus efficace que le massage fait par une autre personne, car vous seul pouvez sentir ce qui vous fait du bien, et si ça vous fait du bien, n’hésitez pas.

Si vous devez utiliser de la glace car rien d’autre n’est disponible, essayez de l’appliquer seulement dix minutes sur chaque lésion. Cela aidera à réduire l’enflure mais minimisera les effets secondaires négatifs.

Ecchymoses :

Pour être remis rapidement sur pied, il est primordial de se soigner au plus tôt. Certes on ne va pas voir un médecin chaque fois que l’on a un bobo, mais en fonction du «bleu», il faut consulter.

L’ecchymose est un signe de rupture de vaisseaux sanguins dans la région. Il peut y avoir une grande tache noire et bleue accompagnée d’enflure ou juste une subtile décoloration. La médecine chinoise les a classifié selon leurs couleurs.

Noire : L’ecchymose est en profondeur au niveau de l’os. Gardez à l’esprit, cependant, que les ecchymoses parfois osseuses peuvent se faire sentir, mais ne sont pas forcement visibles.

Verte : L’ecchymose est en profondeur au niveau du tendon.

Jaune : L’ecchymose est plus superficielle, au niveau du muscle. Il peut y avoir un chevauchement important entre ces couleurs. Par exemple, les élongations musculaires sont accompagnées d’ecchymoses jaune verdâtre.

Pour un simple bleu de surface, même si très douloureux, il reste sans séquelle. Pour le faire disparaitre rapidement, il existe le marteau fleur de prunier. C’est un outil d’acupuncture que l’on utilise en martelant rapidement pendant quelques secondes, la zone à traiter. Le marteau équipé de petite aiguilles va percer la peau et permettre au sang coagulé de s’évacuer et ainsi relancer la liberté de circulation du sang. On peut aussi appliquer des ventouses pour mieux faire sortir le sang après la puncture. (Évidement, ne jamais faire ceci ci vous êtes hémophile).

*Comment localiser C7
Faire courir le doigt le long de la ligne médiane du cou, de haut en bas. La première apophyse épineuse vertébrale palpable est celle de C6 si la personne met le cou en extension, cette apophyse devient impalpable. La vertèbre suivante est C7 qui est bien plus facilement palpable et qui le reste même lorsque le cou est en extension. Demander au patient de se mettre en appui sur les coudes et de tourner la tête d’un côté et de l’autre. On sentira cette vertèbre tourner légèrement. Lorsque le cou bouge, on ne sent pas tourner T1 (ex D1), qui est la vertèbre la plus proéminente à la base du cou.