Traitement par acupuncture de la dégénérescence maculaire ( DMLA ) liée à l’âge : recommandations de bonne pratique

La World Federation of Chinese Medicine Societies vient de publier ses recommandations sur le traitement par médecine chinoise de la DMLA [1]. Le document a été élaboré selon la méthode classique avec revue de la littérature, évaluation du niveau de preuves (GRADE) et de la force des recommandations (niveau de consensus des experts). Le panel était constitué d’experts internationaux (Australie, Canada, Chine, Japon, Norvège, Singapour, Ukraine, USA), mais avec une très forte majorité d’ophtalmologues d’hôpitaux universitaires chinois.

La DMLA est définie et diagnostiquée dans le cadre général de la médecine occidentale tout en mentionnant les correspondances possibles en médecine chinoise (« vision faible », « vision droite comme courbée»). Par contre un chapitre est relatif à la différenciation des zheng qui apparait bien comme une stratification en formes cliniques à visée thérapeutique. Cette modalité d’approche centrée sur les classifications et données diagnostiques médicales actuelles apparait comme une constante pour l’ensemble des pathologies [234].

Le traitement par médecine chinoise comporte le traitement par phytothérapie et le traitement par acupuncture. Nous synthétisons ci-dessous les données concernant l’acupuncture.

Traitement selon la différenciation des zheng

Tableau I. Différenciation des zheng et traitement par acupuncture.

Modalités. A chaque séance utilisation de 2 à 3 points périorbitaires et 2 à 3 points distaux avec rotation entre les différents points. Séances quotidiennes de 15 à 20 minutes, séries de 10 séances.
Niveau de preuve D avec recommandation forte.

Figure 1. Localisation des points périorbitaires cités. (1) 1V(22V, (31E, (42E, (5qiuhou, (61VB, (723TR, (8taiyang.

Traitement par acupuncture auriculaire.

Utiliser les points auriculaires Œil, Œil 1, Œil 2, Foie et Rein (fig 2). Niveau de preuve : accord d’experts avec recommandation forte.

Figure 2. Localisation des points auriculaires cités. Lobule : Œil, incisure inter tragienne : Œil 1 et Œil 2. Conque cavum : Rein et Foie.

Sophie Lison & Johan Nguyen

Références

  1. Wu XW, Xie LK, Tang YZ, Liang LN, Hao XF, Qiu LX, et al. International clinical practice guideline of Chinese medicine age‑related macular degeneration. World J Tradit Chin Med 2022;8:556-64. |doi|
  2. Lison S, Nguyen J. Traitement par acupuncture de la dépression : recommandations de bonne pratique. Acupuncture, Preuves & Pratiques. Août 2o22. |URL|.
  3. Lison S. Recommandations de bonne pratique pour le traitement par acupuncture de la paralysie faciale. Acupuncture, Preuves & Pratiques. Août 2021. |URL|.
  4. Lison S, Nguyen J. Recommandations de bonne pratique pour le traitement par acupuncture de la rhinite allergique. Acupuncture, Preuves & Pratiques. Mars 2o21. |URL|.

source

Les méridiens de la médecine chinoise rendus visibles grâce à un colorant fluorescent

La théorie des méridiens est une des théories fondamentales de la médecine traditionnelle chinoise, la base de l’acupuncturePAR TERESA ZHANG

Depuis des milliers d’années, dans la Chine ancienne, l’acupuncture est utilisée pour traiter les maladies. Des ouvrages médicaux exhumés des tombeaux Han de Mawangdui, il y a 2100 ans, ont répertorié des méthodes liées à ces méridiens.

Ces dernières années, l’acupuncture est également devenue populaire hors de Chine. Selon les National Institutes of Health (NIH), 6,4% des adultes ont déclaré avoir reçu un traitement d’acupuncture en 2012, soit 50% de plus qu’une décennie plus tôt.

Pourtant, ces méridiens et points d’acupuncture ne peuvent pas être vus à l’œil nu, ce qui pousse beaucoup de gens à se demander s’ils existent vraiment.

Ces dernières années, les scientifiques ont mené de nombreuses recherches et ont essayé de concevoir des moyens d’observer le tracé des méridiens.

Trajectoires des méridiens

Selon la théorie de la médecine traditionnelle chinoise, les méridiens sont les voies par lesquelles circule l’énergie vitale dans le corps humain. Il existe 12 méridiens principaux correspondant aux 12 organes internes, d’où ils circulent ensuite vers les mains, les pieds, la tête et le visage. Lorsqu’un des organes ne fonctionne pas correctement, un malaise se produit également en divers points le long des méridiens correspondants.

Inversement, l’utilisation de traitements propres à la médecine traditionnelle chinoise, comme l’acupuncture, au niveau des points situés sur le trajet d’un méridien permet de traiter les organes internes correspondants. Ces points identifiés sont généralement connus sous le nom de points d’acupuncture.

Outre les 12 méridiens principaux reliant les organes internes aux mains et aux pieds, il existe huit autres méridiens auxiliaires qui ne sont pas directement reliés aux 12 organes. Ensemble, ils constituent les 20 méridiens les plus connus. En outre, il existe également des ramifications des méridiens. On parle alors des « collatéraux ». Les collatéraux circulent dans diverses parties du corps et ils sont si nombreux qu’ils en deviennent presque indénombrables.

Contrairement au système circulatoire, avec une structure vasculaire définie, les méridiens ne peuvent précisément être identifiés par l’anatomie. Cependant, la science moderne a depuis découvert des phénomènes acousto‑optiques et électromagnétiques uniques à l’emplacement des méridiens. Ces phénomènes, y compris les phénomènes physiologiques des vaisseaux sanguins, des nerfs et des fascias, sont particulièrement évidents au niveau des points d’acupuncture.

Des lignes fluorescentes confirment le trajet des méridiens

Les scientifiques travaillent également sur les moyens de rendre les méridiens visibles à l’œil nu.

Des chercheurs de la Harvard Medical School et de l’Institut d’acupuncture et de moxibustion de l’Académie chinoise des sciences médicales ont trouvé un tel moyen et ont publié leur étude dans la revue médicale internationale Evidence‑Based Complementary and Alternative Medicine.

L’équipe a recruté 15 volontaires en bonne santé. Deux praticiens de médecine traditionnelle chinoise ont marqué sur leurs mains le trajet et les points d’acupuncture du méridien du péricarde.

Puis, au niveau du point Nei Guan (près du poignet), ils ont injecté un colorant fluorescent dans la peau, en prenant des précautions pour que le colorant ne soit pas injecté sous la peau. Au total, 23 injections ont été réalisées (certaines sur le bras gauche, d’autres sur le bras droit, et d’autres encore sur les deux).

Pour 18 de ces injections, le colorant s’est déplacé en ligne le long du bras, traçant un chemin depuis le point Nei Guan en remontant le méridien du péricarde jusqu’au point Qu Ze près de l’intérieur du coude. Dans les cinq autres injections, le point d’acupuncture Qu Ze s’est éclairé, mais il n’y avait pas de ligne fluorescente reliant les points. Dans certains cas, un point lumineux apparaissait au niveau du point Qu Ze avant que le trajet de la ligne fluorescente ne se forme ou ne finisse de se former.

Ces lignes ne suivaient pas les vaisseaux lymphatiques ou sanguins

L’étude a révélé qu’après avoir injecté un colorant fluorescent dans le point d’acupuncture Nei Guan sur la face interne du poignet, le colorant se propage le long du méridien du péricarde entre les points Jian Shi et Qu Ze, décrivant la trajectoire du méridien du péricarde. Les dernières recherches des scientifiques de Harvard rendent le méridien du péricarde visible à l’œil nu. (Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine)

Qu Ze est le troisième point du méridien du péricarde. Ce point est le point He (mer) et Eau du méridien du péricarde. Ce qui signifie que c’est un point qui rassemble l’énergie, le qi. C’est un point de confluence. Comme des affluents venant de toutes les directions qui finissent par se rencontrer en convergeant vers la mer, les méridiens coulent et convergent également. Les résultats de l’expérience semblent confirmer non seulement l’existence de ces points et chemins, mais aussi l’existence de flux orientés de l’énergie.

Afin de confirmer si une trajectoire linéaire similaire apparaissait lorsque le colorant fluorescent était injecté en tout autre point de la main, les chercheurs ont conçu une expérience de contrôle.

Le colorant fluorescent était injecté dans un endroit sans aucun point d’acupuncture ni méridien situé à environ un centimètre du Nei Guan. Cette expérience a été réalisée sept fois, et aucune ligne similaire n’est apparue dans aucune d’entre elles, ce qui démontre une fois de plus que les points d’acupuncture ont des caractéristiques énergétiques particulières.

Les chercheurs ont également injecté des colorants fluorescents aux points Jian Shi et Daling, qui se trouvent tous deux sur le même méridien du péricarde, et des lignes sont également apparues le long de ces points.

Les caractéristiques physiologiques des points et méridiens

Des études antérieures ont révélé que la résistance hydraulique au niveau des méridiens et des points d’acupuncture est plus faible qu’à d’autres endroits.

Il a également été constaté par observation de rayons infrarouges qu’après avoir reçu une moxibustion, des bandes lumineuses apparaissent à l’emplacement des méridiens.

Une étude publiée en 2008 dans la revue Acupuncture and Meridian Research a révélé que lorsqu’un colorant radio‑isotope était injecté dans les points d’acupuncture d’un cochon nain, le colorant se déplaçait clairement le long du méridien.

De nombreux scientifiques ont essayé de trouver la relation entre les méridiens et les vaisseaux sanguins, les nerfs et le tissu conjonctif. Ils ont découvert qu’au niveau des points d’acupunctures, les capillaires sont plus densément répartis que dans d’autres parties du corps.

Des études anatomiques menées en Chine au siècle dernier ont également révélé qu’il y a plus de nerfs dans les méridiens et les points d’acupuncture, et que les directions de certains méridiens correspondent effectivement au système nerveux.

Une autre étude a également révélé une correspondance de 80% entre les sites des points d’acupuncture et l’emplacement des plans de clivage de tissus conjonctifs lâches intermusculaires ou intramusculaires.

Un point anti‑inflammatoire

Les scientifiques explorent également le mécanisme par lequel l’acupuncture peut traiter les maladies.

Des recherches ont confirmé les effets anti‑inflammatoires de l’acupuncture, attribuant ce mécanisme à des neurones spécifiques.

Une étude publiée dans l’édition de novembre 2021 de la revue Nature a montré que la stimulation du point Zu San Li (36e point du méridien de l’estomac) des souris par électroacupuncture peut impacter la réponse inflammatoire du nerf vague chez les souris, inhibant ainsi l’inflammation systémique causée par les bactéries.

Les recherches suggèrent que le mécanisme anti‑inflammatoire de la stimulation de Zu San Li est lié aux neurones PROKR2. Chez les souris dont les neurones sont endommagés, la stimulation par électroacupuncture du point Zu San Li ne favorise plus les effets anti‑inflammatoires.

Zu San Li est un des points d’acupunctures les plus importants pour la préservation de la santé. Un massage régulier de Zu San Li a pour effet de renforcer l’immunité et la santé de l’estomac.

Le point Zu San Li est également présent chez de nombreux animaux. Ainsi, l’étude a révélé que la densité microvasculaire de Zu San Li chez les lapins était significativement plus élevée que celle des autres points d’acupunctures.

Les méridiens, un mystère pour la science moderne

Cependant, les systèmes nerveux et circulatoires ne suffisent pas à expliquer complètement les méridiens.

Liu Xinsheng, professeur de médecine chinoise dans une université publique canadienne, a décrit un cas clinique rencontré au cours de sa carrière : un patient avait souffert d’une crise aiguë de sciatique, et il a pratiqué l’acupuncture sur le point Feng Chi (20e point du méridien de la vésicule biliaire) situé sur le cou. La douleur a rapidement disparu, le patient s’est levé du lit et a commencé à se déplacer.

Le Pr Liu a souligné que le nerf sciatique est une branche du nerf spinal de la colonne lombaire, et qu’il est distribué dans les membres inférieurs du corps humain, alors que le point d’acupuncture Feng Chi n’a pas de connexion physique directe avec le nerf sciatique. Ce phénomène ne peut être expliqué que par la théorie des méridiens, tandis qu’il est difficile à expliquer par le réseau neuronal.

Bien que de nombreuses études cliniques aient confirmé l’effet de l’acupuncture dans le traitement des maladies, les scientifiques n’ont toujours pas complètement résolu les mystères des méridiens. Alors comment les anciens Chinois ont‑ils découvert les méridiens, il y a plusieurs milliers d’années ?

Une théorie nous est parvenue des anciens.

Li Shizhen, le célèbre médecin et écrivain de la dynastie Ming, auteur de l’encyclopédie du XVIe siècle La matière médicale classifiée, postulait que « seules les personnes capable d’introspection étaient en mesure d’observer les tunnels des organes internes.« 

Les tunnels auxquels le grand médecin faisait référence peuvent être compris comme étant les méridiens. L’introspection était liée au concept du travail sur soi propre à la culture chinoise traditionnelle, un travail d’élévation de la moralité, de nature spirituelle. Seuls ceux qui étudiaient l’intérieur de l’être humain avec cet état d’esprit pouvaient comprendre le flux d’énergie dans le corps.

Liu Xinsheng a déclaré que les anciens ne faisaient pas d’expériences physique ou chimique, mais qu’ils prenaient conscience, par la méditation, du flux d’énergie dans le corps. Leurs travaux sur les méridiens ont été préservés et bien qu’ils n’existent pas sur un plan anatomique, ils peuvent, aujourd’hui encore, être détectés et observés matériellement par des phénomènes cliniques.

source …

Analyse des freins et facteurs de popularité de la Médecine Chinoise en France

Dans le cadre de son mémoire (1) pour l’obtention du double Master en relations internationales entre Sciences Po Paris et l’Université de Pékin, dirigé par le professeur agrégé Chen Changwei, Daphné Gatté a analysé les facteurs renforçant la popularité de la Médecine chinoise (MTC) en France. Son étude l’a conduit à réaliser plus de 100 heures d’observations dans 7 écoles, plus de 50 entretiens avec des praticiens (médecins conventionnés et non-médecins), une enquête renseignée par 63 praticiens en ligne et un questionnaire comparatif administré à 311 étudiants en médecines et 652 hors médecine. Un dernier questionnaire, renseigné par 1204 Français (analysé en respectant les catégories de sexe, d’âge et socio-professionnelle de l’INSEE) montre le point de vue d’une tranche plus large de la population Française vis-à-vis de la MTC. Ce travail de compréhension de la perception de la MTC en France révèle une spécificité française et des enjeux d’adaptation aux réelles attentes des usagers.

Une étude de perception pour les instances chinoises révélatrice d’une spécificité française

La MTC est actuellement répandue dans plus de 160 pays dans le monde grâce notamment à un regain d’intérêt pour les médecines traditionnelles. Les instances officielles chinoises considèrent que le moyen d’encourager la mise en œuvre de la MTC dans différents pays est de l’adapter aux normes culturelles nationales de santé. Pour les pays occidentaux, il semblerait que la MTC gagnerait en popularité si elle était en mesure de se conformer aux normes de la biomédecine qui est acceptée comme la norme culturelle en matière de santé. L’étude de Daphné Gatté réfute cette suggestion pour le contexte de la France, démontrant que les composantes modernes et scientifiques (respectant les critères allopathiques) ne sont pas à la base de la popularité de la MTC au sein de la population française. Son étude tente de pallier le manque d’enquêtes quantitatives rendant encore difficile l’évaluation de la popularité moyenne, du degré de confiance et de perception de la MTC au sein de la population française.

Les enjeux d’adaptation de la MTC en France

Cette étude décrit et analyse la popularité, la perception et les représentations de la MTC au sein des différentes populations françaises : (1) les praticiens (2) le secteur médical et (3) le grand public. Les résultats montrent des disparités entre et au sein des groupes mais révèlent des tendances générales : les Français sont réceptifs à l’utilisation de la MTC, souhaitent généralement l’expérimenter en complémentarité de la médecine conventionnée, à l’exception de ceux qui sont déjà sceptiques à l’égard de la médecine biologique qui souhaitent l’utiliser comme alternative à part entière. Cette étude conclut que le potentiel de la MTC pour gagner en popularité ne vient pas de sa capacité à s’adapter aux normes de la médecine conventionnée occidentale, mais plutôt de son caractère « traditionnel » ou « exotique » et de son efficacité qui est basée sur des ressentis. L’enjeu pour le système médico-légal français reste de s’adapter à la réalité du secteur actuel de la MTC composé majoritairement de non-médecins praticiens, de s’adapter aux recommandations internationales en matière de reconnaissance des praticiens et de la pratique, ainsi qu’à l’importance de l’intérêt porté par les usagers français.

Un système actuel qui ne convient ni aux praticiens ni aux usagers

Le nombre de praticiens augmente avec l’intérêt croissant porté aux médecines traditionnelles alors que la plupart ne sont pas reconnus, car n’étant pas médecins conventionnés, quel que soit leur formation en école privée ou à l’étranger. Cependant, le contexte n’est pas favorable non plus aux médecins conventionnés en raison d’un déni de leurs pairs mais également d’un contexte légal qui leur est financièrement défavorable. Le système légal actuel semble ne satisfaire personne : ni les usagers qui doivent pour la plupart payer de leur poche les séances, ni les praticiens non-médecins qui ne sont toujours pas reconnus, ni les médecins acupuncteurs qui sont dénigrés par leurs pairs et restent moins bien rémunérés sauf s’ils se déconventionne.

Il réside une incompréhension du grand public vis-à-vis de la légalisation des praticiens et des pratiques de MTC en France. 86% des répondants considèrent qu’une personne ne disposant pas de diplôme de médecine mais ayant obtenu un diplôme après cinq années de formation devrait être autorisée à pratiquer l’acupuncture.

Quelques résultats bruts de l’étude :

Les étudiants en médecine sont beaucoup plus sceptiques vis-à-vis de la MTC que les autres (une confiance de 1,7/4 pour les étudiants en médecine comparée à une confiance de 2,1/4)… sauf pour ceux qui l’ont testé en tant qu’usagers.

51% des Français interrogés sont prêts à essayer la MTC, 39% seulement en complément de la médecine occidentale pour seulement 10% de réticents. L’étude confirme que les moins de 30 ans sont réceptifs à la MTC et à sa digitalisation.

Les femmes sont davantage prêtes à essayer la MTC (94% des interrogées), les hommes restants tout de même très réceptifs (85% des interrogés).

Les catégories socioprofessionnelles supérieures sont plus promptes à passer à l’acte alors que les autres catégories restent aussi très intéressées par la MTC, ce qui confirme un frein lié au manque de remboursement des soins.

Les ventouses sont considérées comme la pratique la moins sûre mais cela reste raisonnable avec 5% des répondants les qualifiant de dangereuses, pour seulement 2% considérant l’acupuncture comme potentiellement dangereuse et des scores quasi-nuls pour la pharmacopée ou les massages.

81% des interrogés pensent que la MTC devrait être au moins en partie prise en charge par la sécurité sociale.

Les Français interrogés ont utilisé la MTC en majorité pour des douleurs et des maladies chroniques (causes physiques). Ils l’ont majoritairement utilisé en complément de la médecine classique pour son côté naturel (13%), pour éviter des traitements médicamenteux (11%), pour soigner des maux que la biomédecine n’avait pas pu soigner (8%) ou pour être traités de manière holistique (7%).

  1. Gatté Daphné (2021). Au-delà des normes culturelles de la biomédecine : analyse des facteurs renforçant la popularité actuelle de la Médecine chinoise en France contemporaine. Mémoire pour l’obtention du diplôme de double Master en Relations Internationales entre Sciences Po Paris et l’Université de Pékin sous la direction de Chen Changwei de l’Université de Pékin

Source

La médecine Chinoise internationale

Infuser le pouvoir de la médecine traditionnelle chinoise dans la construction d’une communauté de santé pour l’humanité.

 

 

Dans la prévention et le contrôle de l’épidémie de pneumonie à nouveau coronavirus, la Chine a fait tout son possible pour sauver des vies. Le pays a pleinement utilisé les avantages de la médecine traditionnelle chinois (ci-après dénommée MTC), qui était d’usage dans 92 % des traitements des cas confirmés.

L’administration d’Etat de la médecine traditionnelle chinoise a fait tout ce qui était en son pouvoir pour promouvoir l’implication approfondie de la MTC dans l’ensemble du processus de prévention et de contrôle de l’épidémie. Elle a envoyé à la première occasion une équipe nationale d’experts en la matière à Wuhan pour étudier l’épidémie et traiter les patients. La première fois, cette équipe a pris en charge les services hospitaliers en formation, à effectuer des recherches scientifiques et cliniques de sauvetage, et à explorer les modèles de diagnostic et de traitement en combinant médecine chinoise et occidentale. Plus de 4 900 personnes provenant de quelque 700 institutions de MTC dans l’ensemble du système se sont battues en première ligne dans le Hubei pour lutter contre l’épidémie, en fournissant des traitements, en menant des recherches cliniques et scientifiques, en augmentant les efforts de dépistage et de recherche en médecine chinoise, en promouvant des prescriptions efficaces et en effectuant une intervention anticipée de MTC à grande échelle dans la communauté. Dans le processus de traitement clinique, l’équipe d’experts a continuellement optimisé et amélioré le diagnostic et les programmes de traitement. Elle a publié conjointement avec la Commission nationale de la santé et du bien-être, les troisième à la septième éditions du Programme national de diagnostic et de traitement avec des caractéristiques de la médecine chinoise et occidentale. Elle a également couvert l’ensemble du processus de diagnostic et de traitement du Covid-19 pendant les périodes d’observations médicales, les périodes bénigne, stable, grave, critique et de récupération, réduisant ainsi efficacement le taux de mortalité et favorisant le transfert d’acide nucléique, améliorant par la même occasion le taux de guérison et réduisant la période de convalescence. L’efficacité de la MTC dans la lutte contre l’épidémie a été fortement démontrée.

Dans le même temps, la Chine encourage activement les échanges et la coopération internationale dans la lutte contre les épidémies avec l’aide de la MTC et apporte sa sagesse et sa force dans la prévention et le contrôle des épidémies mondiales, dans le renforcement de la collaboration avec l’OMS, y compris la participation de la MTC dans le cadre d’enquêtes conjointes, dans la diffusion d’informations sur l’efficacité de la MTC et le dépistage de médicaments efficaces. Le pays a publié une version anglaise du plan de traitement médical chinois pour l’infection à nouveau coronavirus et a fait une présentation de la participation de la MTC lors du Forum de Boao pour le Forum mondial de la santé en Asie. Le pays a organisé près de 40 échanges vidéo et des émissions en direct par des experts de la lutte contre les épidémies. Il a échangé des programmes de diagnostic et de traitement de la MTC, donné des prescriptions efficaces et réalisé des expériences cliniques avec 82 pays et régions, dont l’Italie, l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud et le Pakistan. Il a également fait don de produits de MTC à plus de 10 pays en fonction de leur demande et a envoyé des médecins spécialistes de la MTC dans 27 pays et régions en coordination avec la Commission nationale de la santé et du bien-être pour aider à lutter localement contre l’épidémie de Covid-19. La Chine a ainsi démontré pleinement son rôle en tant que grand pays responsable.

À l’heure actuelle, la médecine traditionnelle chinoise s’est étendue à 183 pays et régions du monde. La Chine a signé des accords spéciaux sur la coopération en matière de médecine chinoise avec plus de 40 gouvernements étrangers, autorités régionales et organisations internationales. Elle a soutenu la construction de 30 centres de MTC de haute qualité à l’étranger dans les pays et régions situés le long de « la Ceinture et la Route ». La médecine traditionnelle chinoise et de l’acupuncture ont fait une démonstration dans 35 pays et régions le long de cette initiative.

En décembre 2019, les centres de MTC à l’étranger et en Chine ont coopéré avec près de 90 pays, établissant un total de 388 projets de coopération internationale. Plus de 13 000 professionnels étrangers ont été formés. Il existe 15 instituts et salles de classe Confucius de MTC dans le monde, et plus de 240 instituts Confucius dans 78 pays offrent des cours de MTC et de Taijiquan, avec 35 000 étudiants inscrits et 185 000 personnes participants à des activités d’expérience connexes. Les écoles et les universités de MTC sont activement engagées dans la coopération internationale en matière d’enseignement de la MTC. Elles accueillent chaque année plus de 10 000 étudiants étrangers. Certains pays ont même mis en place des cours de MTC à plein temps et quelque 1 500 établissements enseignent la MTC à temps partiel à l’étranger et envoient chaque année quelque 30 000 spécialistes de médecine chinoise dans le monde.

En mai 2019, la 72e Assemblée mondiale de la santé a examiné et adopté la Classification internationale des maladies, onzième révision (CIM-11), qui, pour la première fois comprenait un chapitre sur la médecine traditionnelle, avec la médecine chinoise comme pilier. Elle est ainsi historiquement entrée dans le système de classification médicale standard. Avec la promotion active de la Chine, l’Organisation internationale de normalisation a créé le Comité technique sur la médecine chinoise (ISO/TC249), et a successivement formulé et promulgué 53 normes internationales sur la médecine chinoise. L’UNESCO a inscrit « l’acupuncture et la moxibustion chinoises » et « le bain médicinal tibétain » sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel en 2010 et 2018 respectivement, et a inscrit « le Classique jaune de médecine interne de l’empereur » et « le Compendium de Materia Medica » sur le Registre de la Mémoire du monde en 2011.

En ce moment, l’épidémie de Covid-19 continue de se propager dans le monde. La Chine est disposée à partager activement son expérience et ses pratiques en matière de prévention et de contrôle de l’épidémie avec la communauté internationale selon les besoins. Elle est prête à soutenir la médecine chinoise dans sa mondialisation, à faire de celle-ci un bien public international dans la gouvernance mondiale de la santé. Elle souhaite contribuer dûment à l’amélioration de la santé et du bien-être de la population mondiale et construire une communauté de santé pour l’humanité.

Par Sun Da, membre du groupe de direction du parti et directeur général adjoint de l’administration nationale de la médecine traditionnelle chinoise

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
La médecine traditionnelle chinoise internationale ?

L’ acupuncture, une médecine de pointe ?

Un petit reportage Arte trés intéressant :

Preuve scientifique de l’existence des méridiens, différence entre un point et un non-point d’acupuncture, opération à coeur ouvert sans anesthésie, etc…

 

https://www.arte.tv/fr/videos/092123-000-A/l-acupuncture-une-medecine-de-pointe/

L’acupuncture, technique de médecine traditionnelle chinoise, est scrutée à la loupe par les chercheurs : cette pratique est-elle efficace, et son utilisation peut-elle être développée dans la médecine conventionnelle ?

Alors que la médecine est dotée de technologies de plus en plus pointues, plus d’un tiers de la population mondiale a déjà eu recours à l’acupuncture, une pratique issue de la médecine traditionnelle chinoise, qui consiste à enfoncer des aiguilles sur certains points précis du corps. Aujourd’hui, de nouvelles études permettent de mieux comprendre les mécanismes de cette technique ancestrale et visent à déterminer les pathologies contre lesquelles l’acupuncture est réellement efficace. À l’Institut de cardiologie de Munich, cette pratique a déjà été adoptée pour les opérations cardiaques, afin de réduire les doses de certains anesthésiques et de supprimer parfois complètement le recours aux opioïdes de synthèse, qui peuvent être à l’origine d’effets secondaires importants. La recherche s’intéresse également à élargir les domaines dans lesquels cette technique est utilisée. À Shanghai, des essais sont en cours afin de déterminer si l’acupuncture peut contribuer à lutter contre la dépression. En Corée du Sud, c’est aux comportements addictifs que les chercheurs s’intéressent : les aiguilles pourraient-elles aider les millions de personnes en proie à une addiction ? Les différentes études menées à travers le monde paraissent aujourd’hui prometteuses, montrant de premiers résultats surprenants.

 

Réalisation :

Robert Cibis, Lilian Franck, Amy Meyer

Pays :

Allemagne, Chine, France

Date :

2019

Interview de ProntoPro Blog

Soigner avec la médecine chinoise

Publié le 17 mars 2020 par Pion Denise

“Quand je faisais l’informatique, je “sauvais la vie” virtuelle des gens, aujourd’hui, je trouve ça beaucoup plus enrichissant de travailler à garder les gens en bonne santé. Chez nous on dit : “ Un mauvais médecin voit le symptôme et le soulage, un bon médecin trouve la cause de la maladie et la guérit; un excellent médecin reconnaît la fragilité de l’organisme avant que la maladie arrive et la prévient”.

Pourtant rien ne prévoyait que Stéphan Ramié allait embrasser un chemin comme celui de la médecine. Lui qui dans un premier temps a abandonné ses études au lycée avant de reprendre des années plus tard, la trentaine dépassée. Quand il décide de se remettre à ses étude, il se fait former en médecine chinoise, un prolongement normal pour lui qui est déjà pratiquant de taïchi et de karaté. 

“D’abord c’était la curiosité. Ensuite c’est je crois une sorte d’ancrage. Depuis tout petit je pratique des arts martiaux asiatiques, plutôt japonais comme le Karaté et le Kobudo, et plus tard Chinois comme le Tai Chi (oui c’est un vrai art martial, pas juste une “gymnastique”). L’état d’esprit, la philosophie asiatique, la profondeur des traditions tout ceci me fascine depuis toujours. Et quand on peut soigner les gens avec ça, c’est génial” …

Lire la suite de l’interview sur prontopro blog …

Le Coronavirus, Covid-19, en MTC

Voici un document qui décrit ce qu’est le Coronavirus (Codiv-19) au travers du filtre de la Médecine Chinoise, et les traitements qui sont proposé.

INSERM
Santé Publique France
OMS
Institut Pasteur France
Ministère des solidarités et de la santé français

Pr. WANG De Feng
Directrice de l’Académie Wang de Médecine Chinoise
Dr. Meyer Magali

Vous pouvez le télécharger en cliquant sur le lien suivant :

Covid19

(Certaines parties peuvent être « technique », dans le sens non vulgarisé, mais à mon sens c’est compréhensible par tout le monde).

source : https://www.ufpmtc.fr/

Huá Tuó

Vue sur Wikipédia, plusieurs portraits d’antique Médecins Chinois.
 
Huá Tuó 華佗/华佗 (110-207)
 
Hua Tuo est le grand chirurgien de l’époque. On lui attribue la découverte de la narcose (Májué fǎ 痲覺法/痲觉法) et l’« Art des ouvertures abdominales » (Kāifù shù 開腹術/开腹术). Les chroniques de l’époque relatent ses opérations fameuses (laparotomie, lithotomie, greffes d’organes, résections intestinales, etc.) faites sous anesthésie générale au chanvre indien (cannabis indica). Il aurait encore inventé la suture, des onguents contre les inflammations, des traitements contre les ascaris. Il aurait été le premier à choisir la phalange comme unité de mesure. Il préconisait la balnéothérapie et l’hydrothérapie.
Huá Tuó est également connu dans l’histoire de l’obstétrique. Il diagnostique la mort intra-utérine d’un jumeau aux hémorragies consécutives à la naissance d’un premier enfant. Il soulage la parturiente par acupuncture, avant de retirer l’enfant mort-né.
Il note aussi que la culture physique facilite la digestion et la circulation, et qu’elle fortifie le corps. Il invente l’exercice de gymnastique dit « Jeu des cinq animaux » (五禽之戲/五禽之戏 Wǔ qín zhī xì), comprenant tigre, cerf, ours, singe et grue.
 
Pas mal pour un chirurgien d’il y a 1800 ans !

Draps de visite et écologie

indexDans le Taoïsme il est dit qu’il faut suivre les lois de la Nature.

En suivant ses principes elle nous aide à maintenir l’Harmonie qui doit régner dans notre corps et notre esprit.

Je pense que la plupart des Taoïstes doivent être concernés un minimum par l’ écologie.

Aussi c’est dans cette optique que je commence depuis quelques temps à demander à mes patients de venir avec leurs propres serviettes.

L’idée est de diminuer l’utilisation des draps de visite à usage unique qui contribue à générer des déchets.

L’univers recherche l’équilibre en permanence mais aujourd’hui, nous avons « un peu » fragilisé cette harmonie.

C’est donc la moindre des choses de faire un petit effort au quotidien pour éviter d’aggraver les choses.

Merci de vos petits efforts 🙂

7 choses à savoir pour trouver un « vrai » praticien de MTC

Plusieurs patients m’ont raconté leurs expériences vécues avec des thérapeutes se disant « praticien » en Médecine Traditionnelle Chinoise.

Sans juger en aucune façon leurs compétence, voici quelques petits repères pour vérifier que vous êtes bien entre les mains d’un « vrai » praticien de MTC.

Voici le genre de commentaires que j’ai entendu…
1) « Il m’a branché sur un appareil pour détecter/stimuler les points d’acupuncture avec un laser ».

Non, ce n’est pas une pratique de la Médecine Traditionnelle Chinoise.

Utiliser un pendule ou vous faire porter un casque magnétique, vous faire saisir des poignées électrique ou autre ce n’est pas de la Médecine Chinoise. C’est peut-être très bien, mais ce n’est pas traditionnel.Dites vous qu’il y a 3000 ans, les Chinois n’utilisaient pas l’électricité donc…

2) « Il ne m’a pas posé de questions sur mon état général, juste sur mon soucis ».

A moins d’être un praticien très compétent, ou que le problème à traiter soit « très simple », la première des choses pour un praticien de MTC est de faire un bilan et donc de poser des questions sur l’ensemble du corps pour en déterminer le fonctionnement, et en définir les soins à apporter en général cela prend au minimum entre  10-15 mn.

3) « Il ne m’a jamais posé d’aiguilles dans le dos ».

Donc il ne pratique la MTC qu’a moitié…

Le dos comporte des centaines de points très important à ne pas négliger, un vrai praticien de MTC ne peut pas passer à côté !

4) « Il m’a demandé d’annuler mon RDV avec mon médecin pour venir le voir ».

Peu importe qu’il soit praticien de MTC ou autre, on ne doit pas forcer un patient à annuler un RDV chez son médecin, on ne doit pas interdire un patient de consulter un médecin, ou faire du chantage à la consultation :  « Si vous ne venez pas, vos énergies seront déstabilisées et vous vous affaiblirez, bla, bla, bla… ».

5) « Il m’a donné mes aiguilles après la séance, dans un tube remplit d’alcool à garder pour la prochaine fois ».

Houlaaaa, ça c’est une pratique qui se faisait beaucoup… dans les années 70 ! Aujourd’hui on doit utiliser des aiguilles à usage unique un point c’est tout !

6) « Il m’a proposé des manipulations et m’a fait craquer le dos ».

Cela non plus ce n’est pas de la médecine Chinoise. Ca se rapproche plus de l’ostéopathie, et encore, les bons ostéo ne font que très rarement craquer les os…

7) « Il m’a posé des aiguilles à travers mes vêtements ».

Que se soit à travers les sous vêtements ou des bas, je dis non. On ne pose pas d’aiguille à travers ! C’est une faute d’asepsie majeure ! (Sans compter qu’on peut faire des trous dans le tissu, ou simplement qu’en bougeant un peu le vêtement, cela tire forcement sur l’aiguille et peut causer une douleur.

Bref, avec ces quelques infos, vous pouvez savoir si vous êtes face à un bon praticien de médecine Chinoise ou pas. Je le répète, votre thérapeute est peut-être capable , mais, il n’a peut-être pas la bonne étiquette.