L’hôpital expérimente le qi-gong pour soulager des effets secondaires du cancer
L’impression de revivre
Un profane qui observerait Nathalie de loin décrirait une marche étrangement cadencée. Elle pratique en réalité une forme de qi gong dite « méthode de Guo Lin », du nom de l’artiste chinoise qui l’a vulgarisée, après l’avoir elle-même appliquée lors de son combat contre le cancer. Comme une chorégraphie, cette synchronisation des pas et de la respiration lui est progressivement devenue naturelle.
- Les pas se décomposent en deux temps : poser d’abord le talon puis dérouler la plante du pied.
- Côté respiration : le premier pas est rythmé par une double inspiration (« Xi »), le suivant correspond à l’expiration (« Hu »), et ainsi de suite. L’hyperventilation provoquée permet d’augmenter la teneur en oxygène du sang.
- Chaque pas s’accompagne d’un léger pivot du corps vers le pied en action, mouvement entraîné par le « tâtonnement » des mains qui se placent successivement devant le nombril puis au niveau de la hanche.
Précédé de mouvements de relaxation, destinés à « entrer dans un état de calme », l’exercice doit le plus possible ressembler à une marche naturelle. Il se décline en plusieurs variantes jouant sur le rythme et sur les gestes et correspondant à différentes étapes du traitement.
« Cette méthode aide à manger mieux en regagnant de l’appétit, à dormir bien et à avoir plus de force », explique le Pr Liu Bingkai. En effet, Nathalie raconte avoir recouvré un sommeil « normal » dès la première semaine de pratique. Surtout, elle se réjouit d’avoir découvert une activité physique à sa portée, alors qu’elle était abattue par les traitements : « Je ne m’étais jamais vue comme ça, psychologiquement j’étais au plus bas. Avec le qi gong, j’ai eu l’impression de revivre. Je n’étais pas alitée toute la journée, j’arrivais à me lever et à sortir pour faire mes exercices. A l’inverse du sport, le qi gong ne fatigue pas et donne de l’énergie », raconte l’ancienne joggeuse.
Zone grise réglementaire
Patiente et soignant s’entendent pour dire – et répéter – que le qi gong ne soigne pas le cancer et qu’il ne dispense en rien d’un traitement médicamenteux. Il s’agit d’un accompagnement. Mais « la vision de Liu Bingkai est beaucoup plus curative, elle va au-delà de ce que nous considérons comme un soin de support », nuance le Pr Alain Baumelou, néphrologue à la Pitié-Salpêtrière. C’est à lui que l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a donné, en 2011, la responsabilité de développer le centre intégré de médecine traditionnelle chinoise, qui occupe un petit local dans le centre hospitalier du 13e arrondissement de Paris. « J’en suis la caution scientifique », s’amuse-t-il, et le Pr Liu diplômé en Chine, mais sans équivalence reconnue en France, est celui qui « détient les connaissances poussées » dans ce domaine. Dans l’enceinte de l’hôpital, le qi gong, comme les autres pratiques non reconnues (massages chinois, méditation, tai chi, etc.), évolue toujours « dans une zone grise sur le plan réglementaire », reconnaît Alain Baumelou. Il rappelle que la feuille de route du centre de médecine traditionnelle consiste à « évaluer les pratiques de médecine chinoise ». La priorité est donc donnée aux essais cliniques, c’est-à-dire à l’évaluation des soins et non à leur généralisation.
Offrir une expérience bénéfique
« Il ne faudrait surtout pas laisser penser que nous sommes en mesure de proposer des séances de qi gong à tous les patients qui se battent contre un cancer, insiste le docteur Baumelou. Déjà parce que nous n’en avons pas les moyens numériques. » Par la force des choses, le service fait donc office de rampe de lancement : « L’idée c’est que les gens aient une expérience bénéfique et qu’ils trouvent les moyens de pratiquer à l’extérieur de l’hôpital. » Au royaume de la preuve et de la rationalité, les ancestrales pratiques chinoises se plient aux règles. La poignée de patients suivis par Liu Bingkai le sont ainsi à titre expérimental. Ils sont pris en charge gratuitement, à leur demande et avec l’accord du chef de service auquel ils sont rattachés. Lors des séances de suivi, Liu Bingkai demande à ses patients de remplir un formulaire d’évaluation de leur état de santé correspondant à des normes internationales. Un moyen de contrôler l’évolution de leurs troubles mais aussi de mettre en évidence des « résultats ». Pour convaincre les patients, la tâche est plus facile. « Je n’entre pas dans des explications détaillées du mécanisme dans un premier temps, dit le docteur Liu Bingkai. La méthode est efficace, c’est quand ils voient les effets sur leur organisme que les patients en retirent la conviction que cela fonctionne. »
Bonjour, je suis à la recherche d’un groupe qui exerce le qi gong guolin afin de l’apprendre. J’habite dans l’Essonne à Yerres. Auriez vous un groupe qui exercerait ce qi gong ? Merci d’avance de votre réponse. Cordialement.
Bonjour 🙂
Désolé mais je ne suis pas dans la région, je ne connais personne vers chez vous.
J’imagine qu’il doit y avoir des sites web d’association. Peut-être essayez google 🙂
Bien à vous.