Li Shizhen
C’est sans doute le plus fameux médecin, pharmacologue et naturaliste de la dynastie Ming. Li Shizhen est né en 1518, à Qichun dans la Province de Hubei, descendant d’une famille de médecins et marchands de médicaments depuis plusieurs générations.
En 1532, Li Shizhen après avoir échoué à l’examen de l’école de son district, décida de suivre les traces familiales et d’étudier la médecine ancestrale. Après avoir reçu l’enseignement de son père, médecin et universitaire, Li Shizhen se donna pour but de faire progresser la médecine chinoise en tenant compte des ouvrages déjà existants mais aussi de sa propre expérience. Il passa ainsi près de quarante ans à examiner les grandes traditions herboristes traditionnelles et à retranscrire ce qui était, selon lui, un reflet convenable de la réalité. Corrigeant les erreurs de ses prédécesseurs, il ajouta de nouveaux éléments, décrivant minutieusement les propriétés pharmacologiques et botaniques de chaque remède, et indiquant l’utilisation de chacun d’eux dans son célèbre ouvrage, le Pen T’sao Kang Mu (« Les données générales sur les plantes médicinales »).
Une encyclopédie en 52 volumes riche de 10 000 prescriptions
Ce monument rédigé entre 1552 et 1578 constitue une véritable encyclopédie de 52 volumes, comportant près de 10 000 prescriptions et 1 180 illustrations. Y sont répertoriés 1 892 remèdes comportant 1 094 plantes, 444 animaux, 275 minéraux et 79 autres produits divers. Sa rédaction amena Li Shizhen à passer presque jour et nuit pendant vingt ans à l’Académie impériale de médecine de Pékin où il décortiqua plus de 800 documents. Son travail allait devenir la référence de la pharmacopée chinoise. mais il constitua également une « Bible » pour les botanistes, zoologues et autres minéralogistes. Cet ouvrage, dont il existe encore cinq exemplaires de l’édition originale, a connu de multiples rééditions. Une traduction approximative en anglais de la description des plantes fut faite à la fin du XIXe siècle par deux médecins britanniques, Porter et Smith, partis exercer en Chine. D’autres extraits avaient déjà circulé en Europe dès 1656. Par la suite, un universitaire anglais, B.E. Reid, passa 20 ans de sa vie pour traduire une version abrégée qu’il publia en1932.
Li Shizhen fut également un expert en acuponcture et écrivit un traité sur les « Huit Canaux Invisibles » où il décrit le trajet des méridiens et les indications d’utilisation. Cet ouvrage, paru en 1537 connut un fort retentissement, si bien que le médecin chinois s’attela à un texte plus détaillé encore publié sous le titre « Lectures essentielles en acuponcture et moxibustion ».
Les ouvrages de Li Shizhen ont permis aussi de se faire une petite idée de la manière dont se passaient les consultations alors. On se rend compte ainsi que les Chinois étaient peu enclins à se dévêtir devant un médecin. Du coup, il est vraisemblable que la technique d’examen à travers les vêtements ait favorisé la méthode chinoise de diagnostic par le pouls. L’étude des Pouls écrite par Li Shi Zhen reste aujourd’hui encore l’ouvrage de référence des acupuncteurs sur les vingt-huit variétés de pouls chinois.
Li Shizhen fut aussi l’un des premiers, en Chine, à parler des calculs biliaires, à se servir du froid pour diminuer la fièvre et à utiliser la fumigation contre les infections.
Li Shizhen, pionnier de la médecine préventive qui aimait à dire que « Traiter une maladie, c’est comme attendre d’avoir soif pour creuser un puits », est mort en 1593.
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