Sexualite en MTC

icone_mtc_101Sexualite : Il est rare en Occident de considérer les excès sexuels comme une cause de maladie. Toutefois, selon la Médecine traditionnelle chinoise (MTC), la vie sexuelle et la reproduction peuvent entraîner une grave déperdition de l’Essence prénatale.

Cette Essence est la précieuse substance héritée de nos parents qui est à la base de notre croissance et de notre reproduction et dont l’épuisement signifie la mort. Conservée dans les Reins, elle s’associe aux Essences acquises pour former les Essences de la reproduction, elles-mêmes responsables de la production du sperme et des ovules. De plus, l’Essence prénatale possède un lien privilégié avec les huit Méridiens curieux qui jouent un rôle déterminant pendant la grossesse. Il est donc primordial de conserver l’Essence prénatale en bon état le plus longtemps possible puisqu’elle ne peut pas se renouveler, qu’elle préserve la force de notre constitution et de notre vitalité, et qu’elle assure une bonne fertilité.

Les excès sexuels

Lorsque la MTC parle d’excès sexuels, elle réfère à une dilapidation de l’Essence prénatale, soit par l’éjaculation chez l’homme, soit par des grossesses multiples chez la femme. Toutefois, pendant les activités sexuelles, si l’orgasme est orienté vers « l’intérieur » (sans éjaculation pour l’homme), il n’y aura pas de conséquences néfastes pour l’Essence prénatale ni pour la santé. Les Chinois ont d’ailleurs élaboré plusieurs pratiques sexuelles, réputées très stimulantes et satisfaisantes, mais qui ne gaspillent pas l’Essence prénatale.

Il est impossible de déterminer un niveau « normal » d’activités sexuelles puisqu’il dépend de la constitution et de la condition de santé de chacun. Une personne de forte constitution et en bonne santé peut se permettre d’avoir des rapports sexuels plus fréquents, tandis qu’une autre en moins bonne santé devra diminuer la fréquence de ses actes sexuels afin de préserver le plus possible son Essence prénatale et ses Reins.

L’homme est plus directement visé que la femme par l’excès d’activité sexuelle, car lorsqu’il éjacule, il perd de son Essence prénatale, le sperme en étant en quelque sorte la manifestation extérieure. De plus, les Essences de reproduction sont normalement reconstituées après une relation sexuelle, mais cela prend un certain temps. Si l’homme éjacule trop souvent, sans laisser le temps à ses Reins de reconstituer l’Essence perdue, il risque de souffrir de pathologies reliées aux Reins ou au Vide d’Essence. De façon générale, il devient clair qu’il y a excès sexuel lorsqu’une personne ressent une fatigue intense, des étourdissements, des maux de dos ou de tête après des rapports sexuels.

La femme est moins affectée par des orgasmes répétés, car elle ne perd pas de liquide comme tel pendant l’orgasme. Elle récupère donc plus rapidement l’Essence de reproduction perdue. Par contre, les grossesses rapprochées peuvent nuire à ses Essences et à ses Reins; en effet, chaque grossesse est très exigeante pour les Essences, qui ont besoin de suffisamment de temps pour se renouveler.

La libido

La libido est aussi reliée à la sphère organique des Reins, en particulier à l’aspect Yang des Reins, déterminé par la force du Feu de MingMen, là où le Qi originel prend forme. Des pulsions sexuelles normales reflètent un Qi des Reins fort. Mais si une personne souffre d’un Vide du Yang des Reins, elle pourra éprouver une baisse de libido, une incapacité à prendre plaisir à l’acte sexuel ou l’impossibilité d’avoir un orgasme. Il y a un lien étroit entre l’Énergie sexuelle et l’Énergie véritable (ZhenQi) de l’organisme, la fatigue affectant directement la libido ainsi que la capacité à se sentir excité et à atteindre l’orgasme.

Si une personne souffre plutôt d’un Vide du Yin des Reins, les répercussions seront de l’ordre d’une exacerbation de sa vie sexuelle : pulsions sexuelles excessives avec incapacité de les satisfaire, rêves érotiques avec éjaculation ou orgasme, etc. Cette exagération de l’activité sexuelle aura tendance à causer des pertes inutiles de l’Essence prénatale.

Références bibliographique
Maciocia Giovanni. Les principes fondamentaux de la médecine chinoise, Éditions Satas, Belgique, 1992.
Ross Jeremy. Zang Fu, organes et entrailles en MTC, France Médic, France, 1989.

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